Bruit originaire – MAMAC, Nice
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2019 – US 1676
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US 1676
Abandonné dans son sommeil éternel, un
crâne repose, incliné, sur une fragile structure qui le soutient. Cette
vanité contemporaine résulte d’un détournement par l’artiste de
procédures d’observations et de relevés mises en œuvre par les
archéologues lors de leurs campagnes de recherches. L’individu reproduit
ici n’est pas tout à fait anonyme. Il a été découvert sur colline du
château par l’équipe du Service d’archéologie Nice Côte d’Azur,
permettant ainsi d’attester d’une occupation au XIIe – XIIIe siècle.
Sa présence fantomatique, sertie dans ses lignes qui semblent
l’enraciner dans le sol, autant que de l’en émanciper, fait surgir dans
la galerie la profondeur de l’histoire de ce territoire.
US 1676
Sculptures in SLA resin, 15,5 x 13 x 20 cm
Production
in collaboration with the Nice Côte d’Azur Archeology Service, the CNRS
laboratories, the MAP Gamsau in Marseille, the Fablab Easycéram in
Limoges
Abandoned in its eternal sleep, a skull is lying, tilted, on a fragile structure supporting it.
This contemporary vanity skull is due to the artist’s use of observations and lists processes adopted by archaeologists during their research campaign. The individual reproduced here is not quite anonymous. It was discovered on the Colline du Château by the Nice Côte d’Azur Archeology Service team, which certified an occupation during the XIIth – XIIIth century.
Its ghostly presence, set in its very lines as if they were rooting it as well as freeing it, reveals the depth of the history of this territory into the gallery.
2019 – Ligne
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Ligne
Une ligne de charbon parcoure l’espace,
dessinant un horizon ténébreux qui relie les différentes propositions de
l’artiste. Elle n’est pas serpentine et légère mais physique. Ce n’est
pas non plus un simple tracé mais un sillon éprouvé avec effort par le
corps de l’artiste, dans l’écrasement de la matière sur la surface. Elle
s’inscrit dans la galerie, riche de matière, chargée de ce matériau
archaïque né de la combustion du bois, et pleine de récits : ceux des
premiers hommes qui usèrent du charbon pour témoigner de leur vie et de
leur représentation du monde il y a plus 30 000 ans.
Ligne,
2019
Wall drawing in situ made with charcoal
Variable dimensions
A charcoal line is travelling along the space, drawing a dark horizon linking the various proposals of the artist. It is neither serpentine, nor light but it is physical. It’s not a mere outline but rather a fold printed with effort by the artist’s body, in the squashing of the material onto the surface. Within the gallery space, this charcoal offers the physical presence of an archaic material born from the burning of wood and invokes ancient tales: the ones of the first humans who used it to testify of their existence and share their representation of the world more than 30 000 years ago.
2019 – Paper Sound
Sans titre
2019
Papiers faits main et charbon de bois,
29,7 cm x 42 cm
Production de l’artiste
Entre monochrome et objet usuel artisanal, ces « dessins » de Charlotte Pringuey-Cessac sont des feuilles de papier créées par l’artiste, selon la technique traditionnelle, et teintées dans la masse avec du charbon de bois. Cette bibliothèque fragmentaire comporte la mémoire d’une ligne inscrite au cœur du papier. C’est la trace fantôme d’une ligne initiale tracée au charbon sur du papier Arches et qui demeure enregistrée dans la trame après métamorphose de ce support en papier artisanal. Le geste diffus, désormais fondu au cœur de la matière, fait écho à la ligne affirmée qui ponctue l’espace.
Untitled
2019
Handmade papers and charcoal,
29, 7 cm x 42 cm
Production of the artist
Between monochrome and a common craft object, these « drawings » by Charlotte Pringuey-Cessac are sheets of paper created by the artist, according to the traditional technique, and dyed in the mass with charcoal. This fragmentary library contains the memory of a line enscribed in the heart of the paper. It is the ghost trace of an initial line traced with charcoal on Arches paper and which remains recorded in its thread after metamorphosis of this handmade paper support. The unclear gesture, now merged into the heart of the material, echoes the assured line that punctuates the space.
2019 – Ascension
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Ascension
Une topographie tourmentée et nacrée
se déploie sur les murs de la galerie, dessinant une contrée glacée où
saillent des pics et se déversent des éboulis. Paysage romantique par
excellence, cette chaîne de montagne imaginaire, traversée de mers de
glace promet une ascension rendue impossible par la vulnérabilité des
matériaux. Ce paysage, constitué à partir de moulages de pierres
taillées préhistoriques découvertes sur le site de Terra Amata, est en
effet en porcelaine. Ce relief est ainsi une sculpture oxymore :
puissance et temps immémorial de ces montagnes suggérées, versus
fragilité extrême des porcelaines qui les incarnent ; outils primitifs
versus délicatesse de la technique de la porcelaine ; immensité alpine
versus modestie des éléments qui en constituent le relief… mais aussi
reliefs versus cavités. Dressée devant nous, Ascension évoque également
la grotte, abri des premiers hommes.
Ascension,
2019
In situ porcelain installation,
Variable dimensions,
Produced during a residency at the School of ceramic art of Vallauris
With the support of MAMAC and the DRAC PACA
A stilted and pearly topography unfolds along the walls of the gallery, drawing a glazed land where peaks stand out and rocks spill out. Romantic landscape par excellence, this imaginary mountain range, crossed by seas of ice promises an ascent made impossible by the vulnerability of the materials. This landscape, made out of castings of prehistoric cut stones found on the Terra Amata site, is made of porcelain. This relief is thus an oxymoron sculpture: power and immemorial time of these suggested mountains, versus extreme fragility of the porcelains that embody them; primitive tools versus delicacy of the porcelain technique; alpine immensity versus modesty of the elements that constitute its relief … but also reliefs versus cavities. Standing right before us, Ascension also reminds us of the cavern, shelter of the first humans.
2019 – Primal sound
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Primal sound
Le philosophe et poète Gaston
Bachelard croyait en la mémoire de l’eau et des matières. Au cours du
XXe siècle, la licence poétique, spirituelle et les sciences se sont
rejointes, notamment en archéologie, où différentes techniques ont
permis de « faire parler » les matières inertes venues du passé.
Charlotte Pringuey-Cessac a voulu sonder le mystère de la mémoire de
l’US 1676 en suivant les sutures qui strient son crâne. En collaboration
avec le LMA à Marseille, elle a traduit ces sillons en vibrations
sonores qu’elle a ensuite recomposées comme une déambulation dans ces
sutures crâniennes. Alliance d’archéologie, de nouvelles technologies et
d’expériences spéculatives, cette tentative de lecture rejoint les
premières techniques d’enregistrements mécaniques de sons, testées dès
1857 par des jeux de gravures de sillons sur papier. Cette sonorité
caverneuse issue du crâne évoque autant l’activité qui a pu l’animer
qu’un son issu des profondeurs du temps.
Primal sound
2017
Soundtrack,
11-minute loop,
Production in collaboration with LMA laboratory at CNRS Marseille
The philosopher and poet Gaston Bachelard believed in the memory of water and materials. During the XXth century, poetry, spirituality and science have joined together, particularly in archaeology, through which different techniques allowed having the inert materials « talk » from the past. Charlotte Pringuey-Cessac wanted to explore the mystery of the US 1676 memory, reading the sutures that streak its skull. She translated these folds into sound vibrations in collaboration with the LMA in Marseille, and she proposed a composition out of them as a wander into these cranial sutures. As an alliance of archaeology with modern technologies and speculative experiments, this reading attempt joins the first mechanical recording techniques of sounds, tested from 1857 through the engraving of furrows on paper. This hollow sound coming from the skull evokes both the activity that animated it once and a sound coming from the depth of time.
2019 – Bruit originaire
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Bruit originaire
De quoi ces fragiles et
précieuses sculptures de verre sont-elles le témoin ? De lignes de vie,
de battements d’un cœur, de la variation d’une voix ? Elles reproduisent
à l’identique – simplement agrandies trois fois – les sutures
crâniennes (fronto-pariétales gauche, droite ; sagittales et occipitales
gauche, droite), internes et externes, relevées sur un individu trouvé
lors de fouilles archéologiques dans une sépulture des XIIe et XIIIe
siècles sur la colline du château à Nice. Incarnées dans ces lignes
vulnérables, elles disent la fragilité de l’être et soufflent la
promesse d’un message, d’une mémoire possible contenue dans les sillons
du crâne d’un individu baptisé US 1676 par les archéologues. Messagères
du passé, écritures énigmatiques d’une vie inconnue, elles offrent une
ode au mystère et à la singularité d’une destinée.
Bruit Originaire,
2017
Glass sculptures, five pairs
Variable dimensions
Work produced at the CIAV of Meisenthal
Production: CIAV, Meisenthal and the City of Versailles
What do these fragile and precious glass sculptures witness? Lifelines, heartbeats, the variations of a voice? They reproduce identically – in fact, three times expanded – cranial sutures (fronto-parietal left, right, sagittal and occipital left, right), internal and external, noticed on an individual found in a burial of the XIIth et XIIIth centuries during archaeological excavations on the “Colline du Château” in Nice. Embodied into these vulnerable lines, they show the fragility of being and whisper the promise of a message, a possible memory held in the folds of an individual’s skull named US 1676 by the archaeologists. Messengers of the past, enigmatic writings of an unknown life, they offer an ode to the mystery and to the uniqueness of a destiny.